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vendredi 27 avril 2012

Création de l'homme et de la femme

Premier récit (Gn 1,26-31)

Le Dieu de la Bible crée le monde pour l'amour de l'homme. "Faisons l'homme à notre image, comme notre ressemblance" (verset 1,26) affirme Élohim. Le texte ne précise pas en quoi consiste cette image ou cette ressemblance. Certains prétendent que l'homme, doté de l'intelligence et de la volonté, se trouve ainsi capable d'entrer activement en relation avec Dieu. Pour d'autres, l'homme reçoit de Dieu un pouvoir sur les autres êtres vivants. Chose certaine, l'homme se distingue du règne animal par sa nature et sa finalité. Il tient une place unique dans la création. Dans sa propre nature, il unit le monde spirituel et le monde matériel.

 Dans le verset 27, l'homme et la femme sont créés de manière simultanée (contrairement au second récit (Gn 2,22) où la femme est la benjamine), ce couple est appelé à devenir fécond, à peupler la terre, et "dominer sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et tous les animaux qui rampent" (verset 1,28). Les fruits et les plantes sont ensuite donnés comme nourriture aux hommes et aux animaux. Pas question pour l'homme de se nourrir de la viande. Nous sommes en quelque sorte dans un "âge d'or". Dieu établit le genre humain dans son amitié.  Le récit sous-entend que le paradis est un monde meilleur à venir, il ne se trouve pas "derrière" mais plutôt  "devant", que cette tâche grandiose est bel et bien en devenir. Dieu créé l'homme pour qu'il soit heureux et libre.



Deuxième récit (Gn 2, 1-25)

Ce deuxième récit fait partie des traditions yahvistes. L'esprit du texte diffère beaucoup du précédent. Il présente un langage imagé et un style très coloré. Il semble intégrer d'anciennes représentations orientales qui séparent nettement la création de l'homme de celle du monde. Il relate la formation de l'homme et de la femme, les animaux dont le rôle devient accessoire, le paradis et la chute qui terminent le système narratif.

La création de l'homme figure au verset 7: "Alors Yahvé Dieu modela l'homme avec la glaise du sol, il insuffla dans ses narines une haleine de vie, et l'homme devint un être vivant".





L'homme vient du sol ('adamah), on lui attribuera le nom collectif d'Adam à titre de nom propre du premier être humain. Recevant le souffle de Dieu, il devient animé par un souffle vital. Ce récit se rapproche sensiblement de la mythologie grecque, plus précisément de la figure de Prométhée qui modèle à son image le premier homme (Deucalion) avec de l'argile et lui fait insuffler le souffle de vie par la déesse Athéna (Pyrrha). Ces similitudes nous éclairent sur le contexte littéraire.

S'ensuit la création d'un jardin à l'orient dans lequel  l'homme pourra évoluer. Ce jardin en Eden (traduit par le mot "paradis" dans la version grecque) ne correspond à aucun lieu géographique précis.  Des arbres "beaux à voir et bons à manger" s'y ajoutent , et, au centre, "l'arbre de vie", symbole de l'immortalité, et "l'arbre de la connaissance du bien et du mal". Les versets 2,10-14 rapportent qu'un fleuve sort du jardin et se divise en quatre fleuves: le Pishon qui entoure le riche pays de Hawilah; le Gihon, qui coule dans le pays de Koush; le Tigre et l'Euphrate (seuls fleuves identifiables). Ces versets, loin de chercher à localiser le jardin d'Eden, tendent à démontrer que la vie des contrées importantes de cette époque avait toute leur origine dans le paradis.





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