Nous avons indiqué plus haut que la Genèse est le fruit de plusieurs sources écrites s'appuyant sur des traditions orales. Nous en trouvons un exemple criant dans les deux récits de la création (Gen 1,1-2,4a) (Gen 2,4b-25). Bien que l'existence de ces sources soit sujette à de sérieuses controverses de la part des exégètes actuels, nous pouvons résumer les hypothèses qui ont prévalu durant plus d'un siècle dans la communauté scientifique.
La source "Yahviste"
Il s'agit de la plus ancienne source connue. Son style est particulièrement vivant et coloré. Les analyses linguistiques tendent à démontrer qu'elle remonte vers 900 av. J.-C. dans le royaume de Juda (partie sud d'un Israël partagé en deux). Elle serait composée d'un ou de plusieurs compilateurs de traditions orales, qui auraient fait une interprétation théologique des récits recueillis. Cette source a utilisé le tétragramme hébreu composé de quatre consonnes - y h w h - pour désigner Dieu. La vocalisation de ces consonnes donne la prononciation "Yahveh".
Au Xe siècle av. J.-C., le rédacteur de cette source a pour souci de transmettre une idée principale: Yahvé fait alliance avec son peuple et avec la famille de David. Nous découvrirons plus tard que ce Dieu est loin de limiter son alliance à ce groupe particulier. L'histoire du salut concerne et regroupe tous les hommes.
Dans les textes les plus anciens, Yahvé est représenté comme très proche de l'homme. Il se promène près de lui, s'adresse à lui de manière presque familière, il développe un rapport de proximité continu. Cette manière de présenter Yahvé de façon humaine démontre combien Dieu est proche de sa créature.
Au Xe siècle av. J.-C., le rédacteur de cette source a pour souci de transmettre une idée principale: Yahvé fait alliance avec son peuple et avec la famille de David. Nous découvrirons plus tard que ce Dieu est loin de limiter son alliance à ce groupe particulier. L'histoire du salut concerne et regroupe tous les hommes.
Dans les textes les plus anciens, Yahvé est représenté comme très proche de l'homme. Il se promène près de lui, s'adresse à lui de manière presque familière, il développe un rapport de proximité continu. Cette manière de présenter Yahvé de façon humaine démontre combien Dieu est proche de sa créature.
La source "Elohiste"
La seconde source est un peu plus tardive: nous pouvons la situer entre 850 et 750 av. J-C. Son style est plus prosaïque et moins coloré et proviendrait du royaume du nord d'Israël. Cette région s'était d'ailleurs séparée à cette époque du royaume de David et de Salomon.
Il n'est plus question dans cette source de mettre en valeur la lignée royale (famille de David), le texte est plutôt critique envers cette celle-ci. Les prophètes acquièrent une place prépondérante, ils interviennent comme intermédiare entre Dieu et l'homme. En témoignent les figures d'Abraham et de Moïse.
Contrairement à la source "Yahviste", la source "Elohiste" présente un Dieu beaucoup plus distant de l'homme. Il est transcendant, et en raison de cette nature, Il se manifeste par des miracles, par l'intermédiaire des Anges ou autres envoyés. Aucun nom propre ne lui est donné. L'auteur de cette source utilise le mot ÉLOHIm, pluriel de majesté du mot araméen "EL", pour signifier Dieu.
Le récit "Elohiste" est rempli de traditions populaires, dévotions passées, et récits miraculeux. Rien de la grande fresque spirituelle brossée dans la source "Yahviste". L'auteur se préoccupe beaucoup de morale et n'hésite pas à mettre l'accent sur la nécessité de "craindre" Elohim. Il ne s'agit pas de "craindre" Dieu par peur, mais plutôt par respect. La Loi devient garante de ce respect. C'est d'ailleurs, fort probablement, la source "Elohiste" qui a révélé le texte du "Décalogue" et du "code de l'Alliance ". Ces deux textes législatifs appartiennent à la Tradition du Nord et révèlent que toute conduite humaine doit se faire sous le regard de Dieu.
Il n'est plus question dans cette source de mettre en valeur la lignée royale (famille de David), le texte est plutôt critique envers cette celle-ci. Les prophètes acquièrent une place prépondérante, ils interviennent comme intermédiare entre Dieu et l'homme. En témoignent les figures d'Abraham et de Moïse.
Contrairement à la source "Yahviste", la source "Elohiste" présente un Dieu beaucoup plus distant de l'homme. Il est transcendant, et en raison de cette nature, Il se manifeste par des miracles, par l'intermédiaire des Anges ou autres envoyés. Aucun nom propre ne lui est donné. L'auteur de cette source utilise le mot ÉLOHIm, pluriel de majesté du mot araméen "EL", pour signifier Dieu.
Le récit "Elohiste" est rempli de traditions populaires, dévotions passées, et récits miraculeux. Rien de la grande fresque spirituelle brossée dans la source "Yahviste". L'auteur se préoccupe beaucoup de morale et n'hésite pas à mettre l'accent sur la nécessité de "craindre" Elohim. Il ne s'agit pas de "craindre" Dieu par peur, mais plutôt par respect. La Loi devient garante de ce respect. C'est d'ailleurs, fort probablement, la source "Elohiste" qui a révélé le texte du "Décalogue" et du "code de l'Alliance ". Ces deux textes législatifs appartiennent à la Tradition du Nord et révèlent que toute conduite humaine doit se faire sous le regard de Dieu.
Après la ruine du royaume du Nord, on pense que ces deux sources ont été fusionnées en une seule. Des irrégularités, des répétitions, des incohérences dans le texte en ont résulté. Il est probable que cela importait peu à l'auteur, respectueux de préserver les traditions particulières de ces deux sources.
La source "Deutéronomiste"
La troisième source se trouve dans le livre du Deutéronome, sous la forme d'un tout contrairement aux autres sources. Il est rédigé par des auteurs inconnus, dans le nord du pays, peu de temps avant la déportation des Juifs à Babylone. Il ne semble pas avoir influencé la rédaction des autres livres de l'Ancien Testament.
Le message de cette source peut se résumer ainsi: la fidélité à Dieu suppose l'obéissance à la Loi. Dieu est un Dieu-Amour et non un Dieu-Tyrannique. Il a choisi son peuple par amour et c'est par amour qu'il a passé un contrat avec lui.
La source "Deutéronomiste" présente un aspect cultuel important. Il présente la codification des comportements et rituels religieux, les principes régissant les célébrations (dont la concentration du culte à Jérusalem), tout comme il comporte un véritable code social. Le sacré et le profane s'entremêlent pour ne faire plus qu'un.
Le message de cette source peut se résumer ainsi: la fidélité à Dieu suppose l'obéissance à la Loi. Dieu est un Dieu-Amour et non un Dieu-Tyrannique. Il a choisi son peuple par amour et c'est par amour qu'il a passé un contrat avec lui.
La source "Deutéronomiste" présente un aspect cultuel important. Il présente la codification des comportements et rituels religieux, les principes régissant les célébrations (dont la concentration du culte à Jérusalem), tout comme il comporte un véritable code social. Le sacré et le profane s'entremêlent pour ne faire plus qu'un.
La source "Sacerdotale"
La dernière source présente un style plutôt abstrait et traite principalement des prescriptions cultuelles. Ce "code sacerdotal" a été rédigé durant l'exil babylonien, à Jérusalem. Les Prêtres jouent un rôle primordial dans l'enseignement, car ils transmettent leurs interprétations de l'histoire sainte, qu'elle soit passée ou présente. Le message principal repose sur le fait que Dieu est Saint, d'où la nécessité pour le peuple d'être Saint. Tout ce qui est arrivé jusqu'à ce jour dans l'histoire participe à cette idée.
Dans cette perspective, la chute et la destruction du Temple de Jérusalem ont semé le doute et l'interrogation dans le peuple de Dieu. La source sacerdotale a pour mission, à défaut de pouvoir célébrer le culte, de suggérer à ce peuple le pouvoir de rêver à ce que pourrait être le culte de Dieu en guise de réponse à l'exigence divine. Le but consiste aussi à cultiver l'idée d'une conscience et d'une appartenance à une communauté de sang. Les généalogies que présentent les textes sacerdotaux illustrent ce principe. Quant aux signes d'appartenance, rappelons-nous la circoncision et le sabbat. On prend soin surtout de revenir sur certains événements de l'histoire sainte afin que l'espérance ne fasse jamais défaut. Cette visée pédagogique a pour mission de redonner courage et foi à une communauté fortement ébranlée. Le premier chapitre de la Genèse semble d'ailleurs appartenir à la source "Sacerdotale". Les expressions "Dieu dit...Et cela fut" révèlent explicitement la toute la puissance et la détermination de Dieu à créer le monde et l'humanité par la Parole.
Dans cette perspective, la chute et la destruction du Temple de Jérusalem ont semé le doute et l'interrogation dans le peuple de Dieu. La source sacerdotale a pour mission, à défaut de pouvoir célébrer le culte, de suggérer à ce peuple le pouvoir de rêver à ce que pourrait être le culte de Dieu en guise de réponse à l'exigence divine. Le but consiste aussi à cultiver l'idée d'une conscience et d'une appartenance à une communauté de sang. Les généalogies que présentent les textes sacerdotaux illustrent ce principe. Quant aux signes d'appartenance, rappelons-nous la circoncision et le sabbat. On prend soin surtout de revenir sur certains événements de l'histoire sainte afin que l'espérance ne fasse jamais défaut. Cette visée pédagogique a pour mission de redonner courage et foi à une communauté fortement ébranlée. Le premier chapitre de la Genèse semble d'ailleurs appartenir à la source "Sacerdotale". Les expressions "Dieu dit...Et cela fut" révèlent explicitement la toute la puissance et la détermination de Dieu à créer le monde et l'humanité par la Parole.
Après le retour de la déportation en Babylonie, des scribes ont compilé ces quatre sources. Ceci explique de nouveau les répétitions et les contradictions dans le texte final.
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