Cette histoire est ancienne et difficile à interpréter. Elle a probablement pris racine chez des semi-nomades. Après la naissance de Jacob, Isaac demande à Laban le droit de retourner dans son pays. Il précise qu'il veut partir avec ses femmes et ses enfants. Laban lui répond avoir compris, par le moyen d'un présage, que sa présence lui avait permis d'être béni par Dieu. Aussi, s'il doit partir, il lui offre de lui payer un salaire en guise de dédommagement. Mais Jacob ne veut pas être payé, il demande à travailler pour lui-même et partir pour son pays. Mais devant l'insistance de Laban, Jacob finit par suggérer ce marché : il prendra, dans son troupeau, les moutons noirs et les chèvres tachetés ou mouchetés (ces couleurs correspondent aux bêtes d'exception) et lui laissera toutes les autres variétés. Il reprendra la conduite de son troupeau tout en différenciant ce qui appartient à chacun. Laban accepte ce marché tout en croyant s'adonner à une bonne affaire.
Jacob développe la ruse suivante : il prend des baguettes de peuplier, d'amandier, et de platane, et il les écorce de bandes blanches de manière à mettre à nu l'aubier qui se trouve sur les baguettes. Il place ces baguettes dans les auges et les abreuvoirs des bêtes. Celles-ci s'accouplent en venant boire, car les baguettes influencent la formation de l'embryon. Quant aux moutons, Jacob les fait regarder, au moment de l'accouplement, les chèvres noires du troupeau. Au moment de se livrer à ces opérations, Jacob a toujours le souci de sélectionner les bêtes les plus robustes, laissant à Laban les bêtes plus chétives et leur descendance. Par ce moyen, Jacob prend sa revanche sur Laban (après avoir été berné le soir de ses premières noces). Jacob parvient ainsi à s'enrichir en obtenant du bétail en quantité, des serviteurs, des servantes, des chameaux et des ânes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire