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mardi 5 juin 2012

La bénédiction d'Isaac à Jacob (Gn 27, 1-29)

Ce récit est principalement de tradition Yahviste, bien que nuancée dans sa rédaction définitive. L'histoire présente Isaac au moment où il est devenu vieux et aveugle. Celui-ci demande à son fils aîné Ésaü  d'aller chasser du gibier en vue de lui préparer l'un de ses plats favoris compte tenu de son grand âge et de sa mort prochaine. Il pourra ensuite lui donner sa bénédiction. Ésaü obéit à son père.

Pendant ce temps, Rébecca, qui a entendu  la conversation entre son mari et l'aîné, s'empresse d'aller tout répéter à son fils Jacob. Elle lui demande d'aller chercher deux chevreaux au troupeau afin de les préparer avant Ésaü. Elle lui suggère de se présenter devant Isaac en prétendant être Ésaü et obtenir ainsi la bénédiction convoitée.
Jacob, un peu méfiant, indique à sa mère que son frère est poilu contrairement à lui. Il redoute que son père devine la supercherie s'il devait prendre l'initiative de le toucher. Il deviendrait ainsi l'objet de sa malédiction. Sa mère - qui semble penser à tout - l'encourage de plus belle à exécuter son plan et lui ordonne d'aller chercher les chevreaux.

Rébecca s'occupe à cuisiner le ragoût pour son mari. Elle prend ensuite les plus beaux vêtements d'Ésaü et en revêt Jacob. Elle lui recouvre les bras et le cou de la fourrure des chevreaux. Elle lui remet le plat de gibier et l'invite à se rendre au chevet de son père.


Isaac reçoit le garçon et l'interroge immédiatement sur son identité.  Jacob prétend qu'il est Ésaü, son premier-né, et qu'il a fait tout ce qu'il lui avait demandé. De fait, il lui offre le repas de viande. Isaac, non pas sans suspicion, s'étonne qu'il ait pu chasser si rapidement le gibier. Ce dernier se justifie en évoquant l'aide de Yahvé. Isaac lui demande de se rapprocher afin de le toucher. Jacob obéit et son père réalise que ce sont bien les bras d'Ésaü. Cependant, il constate que la voix est celle de Jacob. Isaac consent ensuite à recevoir le plat de venaison qu'il affectionne, afin que son âme puisse bénir son fils. Isaac mange, boit, et demande à son fils de l'embrasser.Il reconnaît alors l'odeur d'Ésaü à ses vêtements. Isaac tient dès lors pour acquis qu'Ésaü est devant lui et consent à donner sa bénédiction.



Il va sans dire que cette bénédiction est très discutable sur le plan moral du fait qu'elle résulte d'une conspiration entre Rébecca et son fils préféré. Quoi qu'il en soit, la marche vers Dieu se poursuit au travers de cette ambiguïté humaine.

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