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dimanche 20 mai 2012

Abraham à Gérar (Gn 20, 1-18)




Ce texte est un doublet du chapitre 12,10-30 dans lequel la morale est nettement adoucie. Abraham se rend dans le pays du Négeb afin de séjourner à Gérar. Il rencontre le roi de la ville, Abimélek, et recourt au même subterfuge utilisé avec Pharaon. Il présente Sara comme sa soeur afin d'éviter la mort. Le roi s'éprend de Sara sans connaître la vérité sur son lien marital. Dieu visite le roi dans un songe et le prévient qu'il va mourir à cause de Sara parce que c'est une femme mariée. Pour éviter la mort, il doit remettre Sara à son mari. Abimélek, qui est un roi juste, demande à Dieu pourquoi il doit subir un pareil châtiment alors qu'il ne savait pas que Sara était mariée. Abraham lui avait dit que Sara était sa soeur. Dieu reconnait que le roi a agi en bonne conscience, mais Il lui signifie que sans son intervention, il aurait commis un péché grave. Dieu recommande de réunir Sara et Abraham. Il précise qu'Abraham est un prophète et qu'il saura intercéder pour lui. Le titre de prophète doit-être compris ici dans un sens large : il s'agit d'une personne qui a un lien privilégié avec Dieu et dotée, de ce fait, d'un pouvoir d'intercession.

Abimélek convoque Abraham et lui reproche de ne pas lui avoir dit toute la vérité. Celui-ci se défend en arguant qu'il craignait de mourir à cause de Sara, et que le mensonge n'en est pas tout un puisque Sara est sa demi-soeur. Il précise également qu'il avait demandé à Dieu la faveur d'avoir recours à ce moyen.



Abimélek réunit Sara et Abraham et leur remet du bétail, des serviteurs, et précise qu'ils peuvent se déplacer en toute liberté dans son royaume. À Sara, il dit: "Voici mille pièces d'argent que je donne à ton frère (Abraham). Ce sera pour toi comme un voile jeté sur les yeux de tous ceux qui sont avec toi" (verset 16). On peut déduire que Sara se trouve ainsi "justifiée" et que l'argent équivaut à une réparation.



Abraham intercède auprès de Dieu en faveur du roi Abimélek afin que toutes les femmes de sa maison soient délivrées du mauvais dont elles étaient victimes. En effet, Dieu avait rendu stériles toutes ces femmes à partir du moment où le roi avait accaparé Sara. Dieu guérit toutes ces femmes.

Contrairement à Pharaon, Abimélek se montre sous les traits d'un étranger ouvert à Dieu. Abraham ne le savait pas et en a douté. En remettant Sara à Abraham et en le comblant de biens, l'ordre du troc fait place à l'ordre de la gratuité et de la vie. Le royaume d'Abimélek s'en trouve fécondé. "La vie ne peut fructifier que si la femme y trouve sa place véritable".






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