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mardi 15 mai 2012

Naissance d'Ismaël (Gn 16,1-15)


Le texte est principalement de tradition Yahviste avec quelques éléments de tradition sacerdotale. Saraï, la femme d'Abraham, qui ne peut avoir d'enfant, lui suggère de recourir à leur servante (une Égyptienne nommée Agar) pour assurer leur descendance. Le droit mésopotamien permet à une femme stérile de donner à son mari une servante comme femme et de reconnaître les enfants nés de cette union comme siens.



Abraham retient le conseil de sa femme et consent à obtenir un enfant avec Agar. La réalité se complique lorsque Agar, une fois enceinte, se croit permise d'outrepasser son rôle de servante en ne voulant plus se soumettre à l'autorité de sa maîtresse. Saraï ne supporte pas l'injure et exprime son mécontentement à Abraham.

Abraham intervient entre les deux femmes en suggérant à son épouse de traiter Agar comme bon lui semblera. Saraï n'hésite pas à maltraiter sa servante, mais la correction n'est pas sans effet. Agar prend la fuite. Elle se retrouve dans le désert, près d'une source sur le chemin de Shur. Un Ange de Yahvé la rencontre et s'informe de sa situation. Il lui suggère finalement de retourner près de sa maîtresse et de se soumettre à sa condition.




 L'Ange ajoute:

"Je multiplierai beaucoup ta descendance,
tellememt qu'on pourra pas la compter" (verset 10).

Il lui dit également qu'elle enfantera un fils qui portera le nom d'Ismaël, car Yahvé a entendu sa détresse. "Ismaël" signifie "Dieu entend".

Agar donne à Yahvé, qui lui a parlé, le nom de "El-Roï". Ce même nom est ensuite donné au puits, le "puits de Lahaï-Roi", là où se trouve Agar, entre Cadès et Bérèd.

L'histoire se termine exactement comme l'avait annoncé l'Ange de Yahvé. Agar enfante un fils nommé Ismaël. Abraham qui a pris le parti de sa femme contre Agar ne rejette pas l'enfant.  Il a quatre-vingt-six ans au moment de la naissance de son premier fils.




Nous comprenons qu'Abraham et Saraï décident de régler le problème de la postérité. La descendance du couple, qui participe à  la réalisation de la promesse divine, est assurée par un moyen proprement humain (le recours à la servante). Ce subterfuge a pour conséquence de désemparer Saraï devant la conduite imprévue de sa servante. Les difficultés qui s'ensuivent viennent confirmer l'échec de la "solution humaine". Dieu ne rejette pas pour autant ce premier enfant. En effet,  Ismaël deviendra l'ancêtre des Arabes. Il s'agit d'une parenté fictive permettant de justifier la relation concurrentielle entre les deux groupes. En effet, la Bible relate nombreuses altercations ou tensions entre le peuple hébreu (Israël) et les Ismaëlites (descendants d'Ismaël). Citons, par exemple, l'épisode dans lequel les enfants de Jacob vendent leur frère Joseph à des marchands d'esclaves (des Ismaëlites!) .



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