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samedi 19 mai 2012

La destruction de Sodome (Gn 19,1-29)


Le récit de ce chapitre est de nouveau relié au cycle de Lot (voir Gn 18). Les Anges ne sont plus qu'au nombre de deux puisque l'un d'entre eux est demeuré avec Abraham. Ces Anges sont des messagers de Dieu qui viennent vérifier si les rumeurs concernant la ville de Sodome sont bel et bien fondées.

Les trois premiers versets relatent la visite à Lot (neveu d'Abraham). Les Anges arrivent à Sodome sur le soir et trouvent Lot assis à la porte de la ville. Celui-ci se prosterne devant ces visiteurs. Lot se conforme aux règles de l'hospitalité et invite les messagers à venir se restaurer chez lui avant de reprendre la route le lendemain. Ceux-ci refusent en alléguant qu'ils passeront la nuit sur la place. Mais Lot insiste pour que les visiteurs cèdent à son invitation. Ils y consentent et mangent le repas préparé par son épouse.



Les versets quatre à onze soulignent la protection des hôtes. Les invités ne sont pas encore couchés que l'on constate que la maison est cernée par les hommes de la ville, soit tout le peuple sans exception. Ils veulent savoir où se trouvent les personnes (les Anges) qui ont rendu visite à Lot. Et ils demandent à les rencontrer afin d'en "abuser". Cette demande fait allusion au vice qui était implanté dans la ville. Bien que le texte ne mentionne pas précisément la nature de ce vice, la tradition y a toujours vu une référence à l'homosexualité. Cette préférence sexuelle était abominable pour les Israélites, bien que répandue (selon la Bible) chez les peuples voisins des Hébreux. L'homosexualité représentait une sexualité de substitution dans ces cultures où la jeune femme devait arriver vierge au mariage. Pour les Hébreux, au temps de la Genèse, cette pratique sexuelle, comme la zoophilie,  était condamnable et sujette à la peine de mort.




Lot sort de sa maison tout en prenant soin de fermer la porte derrière lui pour protéger ses hôtes. Il veut dissuader le peuple de commettre un tel crime. Il  suggère à ces hommes de prendre plutôt ses deux filles qui sont encore vierges afin d'épargner ses invités. L'honneur d'une femme avait à cette époque moins de valeur que le devoir sacré de l'hospitalité. Les Sodomites ne veulent rien savoir de cette substitution et commencent à le molester. Ils tentent de briser la porte de la maison. Devant la tournure de la situation, les Anges tirent Lot à l'intérieur et barricadent la porte. Ils utilisent ensuite leur pouvoir surnaturel pour frapper de cécité les assiégeants, ce qui les empêche de trouver l'accès de la maison.

Les versets douze à dix-sept contiennent l'ordre de quitter Sodome. Les Anges avisent Lot que Yahvé a décidé d'anéantir la ville et qu'il est urgent, pour lui et sa famille, de quitter les lieux. Lot transmet l'information aux fiancés de ses filles, mais ceux-ci, qui ne croient pas au message des Anges, se moquent de lui. Le lendemain matin, les Anges pressent Lot de quitter la ville sur-le-champ avec ses filles et sa femme, car le châtiment est imminent. Comme ils hésitent encore, les Anges les prennent par la main et les conduisent à l'extérieur de la ville.  Ils leur ordonnent de fuir dans la montagne et de ne pas se retourner sous aucun prétexte. Lot et sa famille se dirigent vers la ville de Soar - qui est épargnée -, puis la montagne.



Les versets dix-huit à vingt-deux présentent l'objection de Lot en vue de sauver la ville, et sa prière. Les Anges insistent pour que Lot et les siens se rendent jusqu'à Soar car ils ne peuvent rien faire avant cela. Les versets vingt-trois à vingt-six confirment la destruction des deux villes. "Yahvé fit pleuvoir sur Sodome et sur Gomorrhe du souffre et du feu venant de Yahvé, depuis le ciel, et il renversa ces villes et toute la Plaine, tous ses habitants et la végétation du sol".  Durant la destruction, la femme de Lot oublie l'instruction des Anges et se retourne pour voir ce qu'il advient des villes. Elle est immédiatement transformée en statue de sel.



Le verset vingt-neuf vient conclure le récit. Abraham regarde du côté du bassin du Jourdain, il n'y voit que de la  fumée et des ruines. Il déduit, manifestement, que Dieu n'a pas trouvé dans ces villes dix justes.

Sodome et Gomorrhe sont des villes qui incarnent la perversité de l'homme et le péché contre nature. Cet épisode souligne principalement la logique morale de Dieu: les hommes justes sont sauvés et récompensés, les méchants sont punis sans aucune pitié.


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