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mercredi 30 mai 2012

Naissance d'Ésaü et de Jacob (Gn 25, 19-28)

Cycle d'Isaac et de Jacob

Après le cycle d'Abraham, le cycle d'Isaac tient très peu de place dans le récit biblique. L'attention sera toute portée sur Jacob, le futur Israël, père de "douze fils", eux-mêmes ancêtres éponymes de "douze tribus" (douze étant le nombre de la "totalité").

Les prochains versets relatent l'histoire d'Isaac, fils d'Abraham. Comme nous l'avons vu précédemment, Isaac, âgé de quarante ans, épouse Rébecca, fille de Bétuel (l'Araméen de Paddän-Aram) et soeur de Laban (l'Araméen).  Isaac implore Yahvé, car Rébecca est stérile. De fait, Yahvé exauce Isaac et Rébecca devient enceinte. Bien que doublement bénie (puisque Rébecca va porter deux enfants en elle), elle s'inquiète de sa grossesse car les enfants semblent se "heurter" en elle. Rébecca consulte Yahvé (probablement en se rendant en un lieu sacré où Yahvé se manifeste) afin d'apaiser ses craintes. Yahvé lui répond :

" Il y a deux nations en ton sein,
deux peuples, issus de toi, se sépareront,
un peuple dominera un peuple,
l'aîné servira le cadet" (verset 23)

Cette lutte des enfants dans le sein maternel est prémonitoire. Elle annonce l'hostilité des deux peuples frères : les Édomites descendants d'Ésaü et les Israélites descendants de Jacob.

Lors de l'accouchement, Rébecca donne effectivement naissance à des jumeaux.  Le premier garçon est roux et présente une pilosité fort développée. On lui donne le nom d'Esaü (le mot hébreu 'admônî signifie "roux"). Le second garçon sort en tenant le talon d'Esaü, on l'appelle Jacob (Ya'aqob en hébreu signifie, selon la forme verbale du verbe 'âqab, "talonner", "supplanter"). Isaac est alors âgé de soixante ans.

Les  deux enfants ennemis grandissent et semblent prendre des voies opposées. Ésaü devient un chasseur émérite, doté de capacités physiques et sportives. Il incarne "l'impulsivité instinctive". Jacob est plutôt un homme tranquille qui préfère demeurer sous les tentes. Il incarne le type réféchi, capable de ruse. Isaac ne cache pas sa préférence pour Ésaü car il apprécie le gibier, Rébecca préfère l'esprit de Jacob.



Avec cet épisode, le texte de la Genèse cherche manifestement à expliquer l'origine du conflit entre les deux peuples et fixer, d'entrée de jeu, les rôles respectifs du vainqueur et du vaincu.

Esaü cède son droit d'aînesse (Gn 25, 29-34)



Un jour où Esaü revient de la campagne épuisé, Jacob est en train de préparer un potage. Esaü demande à son frère de lui offrir de son plat de couleur rousse (d'où le nom d'Edom qui lui sera attribué. Il s'agit d'un autre jeu de mots sur la couleur rousse).  Jacob, qui semble particulièrement rusé, lui répond : "Vends-moi d'abord ton droit d'aînesse" (verset 31). Il ajoute: "Prête-moi d'abord serment" (verset 32). Esaü, peut-être sans trop réfléchir, s'exécute. Jacob lui offre en retour du pain et du potage de lentilles. Esaü prend congé de son frère après avoir tout mangé.

Ce jour-là, Esaü a méprisé son droit d'aînesse en se laissant aller à ses désirs immédiats. Précisons que la situation n'est pas connue d'Isaac qui compte bien, le moment venu, accorder sa bénédiction - et transmettre l'alliance divine - à l'aîné qui est, de surcroît, son fils préféré.




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